Un petit tour du côté de la tenue de pratique et de sa spécificité.

Le hakama est le pantalon large porté par les pratiquants de l’aïkido, mais il est aussi utilisé dans d’autres arts martiaux traditionnels japonais (kendo, iaido, kenjutsu, aïkijutsu, aïkibudo).
En France, il est souvent donné dans les clubs lorsque le professeur estime que l’élève sait chuter correctement, ceci avant le premier dan, puisque tous les passages de ceintures noires se font avec, ce qui évite de s’empêtrer dedans à ce moment là…

Beaucoup de choses sont dites sur sa raison d’être.
Qu’il servait à cacher les pieds et donc les déplacements, mais cette explication est très controversée. D’abord par les protections (jambières) portée à l’époque qui ne pouvaient se cacher mais aussi parce que les hakamas étaient attachés à la ceinture lors de la préparation d’un combat.
Une autre histoire dit qu’ils servaient de cache poussière sur les chemins.
Ils étaient surtout le vêtement utilisé par les cavaliers et portés au Japon médiéval par les bushis, puis les samouraïs.
Il est utilisé pour les mariages ou cérémonies particulières, avec des motifs adaptés à la tenue, sans distinction de sexe. La différence se fait au niveau des tissus utilisés.

A l’origine de l’aïkido, il était porté dès le premier jour et pour tous à tous les niveaux de pratique.  Son port était systématique et non lié à l’obtention d’un grade.
La modification à été lente et provient au départ d’un problème financier !
Aujourd’hui, l’aïkido utilise des hakamas bleu foncé ou noir principalement.
Le gris est réservé au maître.

Un hakama comporte sept plis, cinq devant et deux derrière. C’est souvent eux qui posent problème aux débutants lors du pliage…
Tous les styles (couleurs, tissus) étaient admis mais le sens des plis est resté le même.
Ces 7 vertus proviennent de la philosophie orientale. A la fois dans les développements spirituels et culturels lié au Japon, mais aussi au Bushido, les règles des guerriers, qui a donné naissance aux arts martiaux japonais.

O Senseï disait que « Les sept plis du Hakama symbolisaient les sept vertus du budo ».
Le porteur de hakama montre ainsi qu’il suit les préceptes véhiculés par son vêtement.

Ces vertus sont les suivantes, je ne détaille pas de façon extrème, chacun pourra faire ses recherches pour plus de profondeur sur le sujet :
1 Jin [djine] : La bienveillance et la générosité. Ce qui demande une attitude pleine d’attention pour autrui.
2 Gi [gui] : L’honneur et la justice. Le sens de l’honneur ne doit pas être mal placé. Il consiste au respect de soi et des autres comme à la fidélité (de parole, d’engagement et d’idéal). Il faut agir de façon juste.
3 Rei [reï] : L’étiquette et la courtoisie. La politesse montre l’intérêt et le respect porté aux autres. Le cérémonial et l’étiquette font partie de la pratique et montrent la politesse et donnent des limites dans les rapports aux autres.
4 Chi [tchi] : La sagesse et l’intelligence de discernement. C’est l’aptitude d’accorder l’importance réelle des situations. De distinguer le positif et le négatif des évènements vécus sans être guidé par des sentiments.
5 Shin [chine] : La confiance et la sincérité. Fondation des arts martiaux. La pratique est sincère, les attaques vraies pour aider les autres à progresser en confiance.
6 Chu [tchu] : La loyauté et le respect. La loyauté est la clef de voute d’un art martial, envers le kamiza, envers le fondateur, envers ses professeurs, envers son dojo, envers ses aînés, envers les règles de pratique, envers ses armes et ses habits. C’est dans la rectitude du corps et de l’esprit ainsi que l’attitude que se ressent le respect.
7 Ko : La piété (au sens de la filiation). C’est dans le sens de l’héritage qui vient des budos, passé par Ô Senseï, puis par tout ceux avec qui l’on apprend et pratique (techniques, codes, spiritualité).

Enfin, notons que 5 + 3 = 8, et 8 est le symbole de l’infini, qui reste marqué au Japon..
Ce sujet est très vaste puisque les sens de certains des plis ne sont pas les mêmes dans d’autres disciplines utilisant le hakama, comme le kendo.

Alors, comme je le disais plus haut, que chacun cherche et partage…