Qu’est-ce que l’Aïkido ?

2005.07 Henri jugi garami - Yannick bNotons en passant qu’en parlant d’Aïkido, nous utilisons le terme « pratique » et non pas sport comme on l’entend souvent. En effet, l’aïkido est un art martial et non un sport, il n’y a pas de compétition dans un art martial.

Sur cette page, nous allons présenter un peu l’aïkido à ceux qui ne connaissent pas. Ce qui, dans le même temps va pouvoir répondre à la question régulière :

  • « Ah ! Tu fais de l’aïkido, c’est quoi ?
  • « Ca consiste en quoi ? » (En version différente)

Bien sûr, la meilleure façon de découvrir l’aïkido est de monter sur le tatami et d’essayer, mais nous pouvons commencer par en donner une petite idée générale.

 

Les grands maîtres de l’Aïkido

Le fondateur : Morihei UESHIBA

Morihei-UeshibaMorihei Ueshiba est né le 14 décembre 1883 à Tanabe, dans la préfecture de Wakayama, Japon. De santé fragile, il cherche à se fortifier en commençant sa pratique des arts martiaux dans une école de jujutsu de Tokyo. Engagé dans l’armée, il montre une habileté au maniement de la baïonnette et s’installe à Ayabe après son service. Grâce à l’aide financière de sa famille, il prend beaucoup de cours de Daito-ryu jujutsu avec Senseï Takeda Sokaku dont la puissance l’impressionne.

A Ayabe, il donne des cours en Daito-ryu. Parmi ses élèves se trouvent des officiers de Marine dont les amiraux Seikyo Asano et Takeshita qui lui permettent de devenir instructeur au sein de l’élite militaire et politique de Tokyo.

M. Ueshiba fini par s’établir à Tokyo avec sa famille afin d’enseigner à plein temps. Lors de la seconde guerre, les élèves des écoles d’arts martiaux sont appelés dans les rangs de l’armée, et le dojo est fréquenté par très peu de pratiquants. En 1942, M. Ueshiba se retire dans le village d’Iwama, dans la préfecture d’Ibaraki. Il s’investit dans l’agriculture, l’entraînement et la méditation.

Dans ses dernières années, M. Ueshiba a adapté sa pratique. Beaucoup de ses techniques se raccourcirent. Il projetait fréquemment ses jeunes et puissants élèves d’un geste rapide ou d’un petit mouvement de main. L’aïkido du fondateur, dans les dernières années de sa vie est la suite naturelle de ses expériences passées, sur plus de soixante ans de pratique.

Le fondateur de l’aïkido est décédé d’un cancer le 26 avril 1969.

Son fils, Kisshomaru Ueshiba, lui succéda comme doshu de l’aïkido et de nos jours, c’est son petit-fils, Moriteru Ueshiba né en 1952, qui est le second doshu.

L’Aïkikaï de Tokyo, fondation de Morihei Ueshiba, joue aujourd’hui le rôle de Fédération internationale d’aïkido.

Nobuyoshi TAMURA

IMG_7112Nobuyoshi TAMURA est né le 2 Mars 1933 à Osaka. Il était 8ème Dan de l’Aïkikaï de Tokyo. Son père était professeur de Kendo, et c’est à sa mort qu’il décida d’aller au dojo de Maître Ueshiba. Venu très tôt à la pratique des Arts Martiaux, il devient rapidement l’un des disciples favoris du fondateur de l’Aïkidô, Morihei UESHIBA.

Depuis 1964, il s’était établi en France, à apporté et développé l’Aïkido en Europe. M. Tamura était le délégué de l’Aïkikaï de Tokyo pour l’Europe, et conseiller technique national (CTN) de la FFAB.

La France, où il vivait, à bénéficié de son enseignement et a, de nos jours un grand nombre de pratiquants.

C’est une chance surtout, que d’avoir eu une personne telle que M. Tamura qui, ayant connu M. Ueshiba, nous a tracé une voie de pratique la plus proche qui soit de celle du fondateur.

Nobuyoshi Tamura s’est éteint en 2010 à l’âge de 77 ans.

 

Histoire de l’Aïkido

IMG_8585L’Aïkido a été créé au 20ème siècle par Maître Morihei Ueshiba (O’Sensei : Grand Maître). L’Aïkido, comme toutes les disciplines traditionnelles japonaises provient d’un art martial ancien. De différentes pratiques martiales de la période des samouraïs et antérieurement des bushis.

Les principes de l’Aïkido ont été mis en pratique par Maître Morihei Ueshiba lorsqu’il intégra aux techniques traditionnelles des arts martiaux des valeurs morales. La principale est de dissuader l’adversaire, de neutraliser son agressivité plutôt que de se battre et d’avoir recours à un affrontement physique. Ce qui définit un peu l’Aïkido comme un art martial « non violent » où il est préférable de projeter / d’immobiliser par une clé le partenaire. Neutraliser plutôt que détruire.

De ce fait, il n’existe pas de compétitions en aïkido. La compétition étant réservée à des pratiques sportives.

Et finalement, que veut dire le mot Aïkido lui-même ? Voici le kanji associé au mot « ai-ki-do » :

aikido_kanji

Détails du terme japonais, de son sens premier vers une signification plus imagée, cela donne :

  • AI : Sens de couvrir, Harmonie, coordination -> UNION.
  • KI : Force de vie, rapport à l’Esprit -> ENERGIE.
  • DO : Etudier, avancer, idée de Progression -> VOIE.

Finalement, l’aïkido demande une unité d’énergie pour obtenir une paix du corps et de l’esprit. La recherche de l’aïkidoka est celle de l’équilibre par rapport à soi-même ainsi que par rapport à son environnement.

M. Ueshiba estimait que le programme complet de l’aïkido incluait à la fois la pratique avec armes et la pratique à mains nues. Pendant une partie de sa vie passée à Iwama, le fondateur a défini le concept de takemusu aiki, qui correspond à l’exécution spontanée d’une infinité de techniques totalement adaptées à la situation du moment.

Il a aussi approfondi l’étude du sabre (aïki ken) et du bâton (aïki jo), voir à « armes ».

Le style de M. Ueshiba est aussi nommé aïkikaï et se caractérise par la fluidité des techniques, un nombre de techniques assez réduit et une recherche de la justesse et de l’acquisition des principes de l’aïkido (Opposé à une efficacité immédiate plus destructrice). Ceci dit, la pratique en elle-même n’est pas austère, et doit se faire avec l’esprit libre et serein.

 

La pratique

A mains nues :

sm 05-5L’Aïkido utilise des techniques de projection et d’immobilisation pour déséquilibrer et maîtriser son adversaire. Ces mouvements peuvent s’accompagner d’atémis (de coups portés) en des endroits vitaux du corps.

L’Aïkido est une technique de défense en premier lieu, il demande de stopper l’agressivité de l’adversaire en lui démontrant l’inutilité de son attaque, en montrant que cette attaque n’atteint pas son but.

La discipline est à la fois physique et mentale et permet d’acquérir une parfaite maîtrise morale de soi en assurant un développement physique et équilibré du corps.

Pour les pratiquants, les grades évoluent depuis le 6ème kyu vers le 1er kyu, puis du 1er dan vers le 8ème dan (dans l’absolu, et pour un pratiquant d’un niveau, euh… très loin ! smiley-asiate)

Les armes :

Le bokken :

IMG_8788C’est une arme de bois (bo = bois, ken = sabre) représentant le sabre japonais (Katana). Le KEN est l’arme du SAMURAI, le reflet de son âme, le garde de son corps. Le bokken a une une longueur d’environ 102 centimètres pour un poids d’environ 700 grammes.

L’Aiki-ken désigne les techniques de bokken utilisées en Aïkido. La connaissance du sabre est très importante, elle se retrouve directement dans la pratique à mains nues. En aïkido comme dans d’autres arts martiaux, toute arme ne constitue une prolongation des membres naturels du corps.

Le jo :

IMG_8911C’est un bâton de bois d’une longueur d’environ 128 ou 140 centimètres. Son diamètre est indifférent, il doit juste être adapté à la personne qui l’utilise. C’est une arme simple et primitive mais redoutable dans des mains expertes. Sa manipulation ne se fait pas seulement avec des frappes, mais aussi de mouvements de piquer comme la lance (Voir le yari), plus délicate d’utilisation. Il est donc tout aussi délicat de travailler avec cette arme qui représente une menace non seulement au contact, mais par sa capacité à couper tout comme le sabre ou à piquer.

L’Aiki-jo désigne les techniques de JO utilisées en Aïkido : mouvements d’estoc (piquer avec la pointe comme avec une lance), mouvements circulaires de taille, frappes (le bâton reste l’arme de base de toute forme de civilisation), fauchages et blocages. Cette pratique développe coordination et centrage, caractéristiques de l’Aïkido et qui lui donne son efficacité.

Le Tanto :

st mand07 _7320C’est une sorte de dague ou de poignard sans garde qui ne possède donc qu’un seul tranchant. Le tanto d’entraînement en bois. Et le vrai.

Bien qu’effectuée à l’aide d’un substitut de bois, l’étude des techniques contre TANTO appelle la prise de quelques précautions particulières. Outre une distance plus courte par rapport à l’assaillant, il est absolument nécessaire de contrôler un tranchant qui est censé être coupant. De plus, les techniques varient suivant le sens de tenue de l’arme.

La tenue

Aïkidogi :

veterans_aikido_001Le vêtement d’entraînement dans les arts martiaux s’appelle KEIKOGI. Le vêtement spécifique à l’Aïkido s’appelle AIKIDOGI (Notons qu’en judo, il se nomme jodogi et karategi en karaté).

L’AIKIDOGI, similaire au vêtement de Judo, est composé d’une veste blanche 100 % coton grains de riz, surpiquée aux épaules et d’un pantalon blanc, renforcé généralement aux genoux (attention toutefois d’éviter de deux types de KEIKOGI : ceux de compétition de Judo, trop raides, et ceux de Karaté, trop fragiles). Ne pas mélanger « keikogi » (Voir la veste de keikogi, ou le keikogi complet) avec le mot « kimono » (Voir la veste de kimono) souvent utilisé à tord !

Hakama :

Le hakama est une jupe-culotte qui couvre les chevilles, il est porté dans tous les BUDO classiques. Ample et pratique, le HAKAMA laisse une grande liberté de mouvements. Il remonte au niveau des lombaires par un petit dossier rigide (KOSHI-ITA) qui aide a un bon maintien du dos et à un bon placement des hanches lors de la pratique. Il est normalement exigé pour la pratique des arts martiaux de tradition classique et marque leur noble hérédité.

C’est un vêtement traditionnel japonais, qui peut être porté par les hommes et les femmes. Il est le plus souvent noir ou bleu, mais on peut en rencontrer d’autres couleurs, voire brodés ou décorés.

Il est composé de 7 plis de signification religieuse au Japon. Voir.

Il est raconté que le hakama sert à camoufler la position et le déplacement des pieds et des jambes. Ce qui est peu probable : les BUSHI ne se rendaient pas au combat sans avoir soigneusement fixé le bas du HAKAMA dans les lacets de leurs sandales… laissant pieds et jambes très apparents. Il ne fallait pas se prendre les pieds en plein milieu d’un combat !

Une autre explication plus plausible serait que les chemins japonais (avant que les routes ne soient goudronnées !) étaient très poussiéreux, et que le fait d’avoir le hakama qui couvrait intégralement les pieds évitait de se salir.

Obi :

C’est la ceinture. Elle est portée sous le hakama pour maintenir la veste fermée et en permettre la fixation. Sa longueur est environ de 2 mètres 40.

Notons qu’il n’y a seulement que deux ceintures traditionnelles en Aïkido, la blanche (grades KYU) et noire (grades DAN).